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qui commencèrent à se faire voir au 33e. degré de latitude australe, et au 19e. degré de longitude, suivant l’estime des pilotes, annoncèrent aux matelots le cap de Bonne-Espérance, à la vue duquel ils arrivèrent le 3 de mai. Ils y mouillèrent le lendemain à cent cinquante pas du fort.

Les mathématiciens jésuites obtinrent de Vanderstel, gouverneur du Cap, la liberté de faire porter leurs instrumens à terre, et toutes les facilités qu’ils pouvaient espérer d’un homme civil, pour faire quelques observations dont les Hollandais devaient partager l’utilité : leurs pilotes ne connaissaient encore la longitude du Cap que par leur estime : moyen douteux, et qui les trompait souvent. Tachard, choisi pour expliquer le service que les jésuites étaient capables de leur rendre, apprit au gouverneur que, par le moyen des instrumens qu’ils avaient apportés, et des nouvelles tables de Cassini, sans avoir besoin des éclipses de lune et de soleil, ils pouvaient observer par les satellites de Jupiter et fixer la longitude du Cap. Vanderstel, sensible à cette offre, non-seulement les combla de politesses, mais fit préparer pour leur logement un pavillon dans le célèbre jardin de la compagnie.

Ils furent surpris de trouver un des plus beaux jardins et des plus curieux qu’ils eussent jamais vus. « Sa situation est entre le bourg et la montagne de la Table, à côté du fort, dont il n’est éloigné que de deux cents pas. Il a qua-