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torze cent onze pas communs de longueur, et deux cent trente-cinq de largeur. Sa beauté ne consiste pas, comme en France, dans des compartimens et des parterres de fleurs, ni dans des eaux jaillissantes. Il pourrait y en avoir, si la compagnie de Hollande voulait en faire la dépense, car il est arrosé par un ruisseau d’eau vive qui descend de la montagne ; mais on y voit des allées à perte de vue, de citronniers, de grenadiers, d’orangers plantés en plein sol, à couvert du vent par de hautes et épaisses palissades d’une espèce de laurier toujours vert et semblable au filaria, qui se nomme spek. Il est partagé, par la disposition des allées, en plusieurs carrés médiocres, dont les uns sont pleins d’arbres fruitiers, les autres de racines, de légumes, d’herbes et de fleurs. C’est comme un magasin de toutes sortes de rafraîchissemens pour les vaisseaux de la compagnie qui vont aux Indes, et qui ne manquent jamais de relâcher au cap de Bonne-Espérance. À l’entrée du jardin, on a bâti un grand corps de logis où demeurent les esclaves de la compagnie, au nombre de cinq cents, dont une partie est employée à cultiver le jardin, et le reste à d’autres travaux. »

Vers le milieu de la muraille, du côté qui regarde la forteresse, est un petit pavillon qui n’est point habité. L’étage d’en bas contient un vestibule percé du côté du jardin et du fort, accompagné de deux salons de chaque côté. Le dessus est un grand cabinet ouvert