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loin qu’elles en soient les fleurs. Le mélange du blanc des aigrettes et du vert des feuilles fait le plus bel effet du monde. L’aigrette de Siam, assez semblable à celle de l’Afrique, est un oiseau de la figure du héron, mais beaucoup plus petit ; sa taille est fine, son plumage beau et plus blanc que la neige ; il a des aigrettes sur le dos et, sous le ventre, qui font sa principale beauté, et dont il tire son nom. Tous les oiseaux champêtres sont d’un plumage admirable : les uns jaunes, d’autres rouges, bleus, verts, et la quantité en est surprenante. Les Siamois, qui croient à la transmigration des âmes, ne tuent point d’animaux, dans la crainte, disent-ils, d’en chasser les âmes de leurs parens qui peuvent s’y être logées.

On ne fait pas une lieue sans rencontrer quelque pagode accompagnée d’un petit monastère de talapoins, qui sont les prêtres et les religieux du pays. Ils vivent en communauté, et leurs maisons sont autant de séminaires où les enfans de qualité reçoivent l’éducation. Pendant que ces enfans demeurent sous la discipline des talapoins, ils portent leur habit, qui consiste en deux pièces de toile de coton jaune, dont l’une sert à les couvrir depuis la tête jusqu’aux genoux ; de l’autre ils se font une écharpe qu’ils passent en bandoulière, ou dont ils s’enveloppent comme d’un petit manteau. On leur rase la tête et les sourcils, comme à leurs maîtres, qui croiraient