Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réformée, avec la déclaration suivante : Le tout comme une sorte d’honneur civil et de piété à l’égard des morts, sans y mêler aucune pratique superstitieuse.

7o. Qu’on pouvait permettre aussi de faire devant les tablettes réformées l’acte de vénération nommé ko-heu, soit le premier jour de l’an, soit tout autre jour consacré par l’usage.

8o. Enfin qu’on permettait de brûler des parfums et des cierges devant ces tablettes, en observant les mêmes règles ; comme devant les cercueils, où l’on pourrait faire aussi des génuflexions et des révérences aux mêmes conditions. Le bref était signé C. A. Alexandrinus, et legatus apostolicus.

L’extrait de cette pièce doit faire juger que la cour de Rome consentait à tout ce qu’elle pouvait accorder sans blesser l’essentiel de la religion ; aussi le mandarin Li-pin-chung parut-il extrêmement satisfait. Après avoir reçu la copie du légat, il se hâta de retourner à la cour, où l’empereur marqua beaucoup d’impatience d’en voir la traduction. L’eunuque Lin-fou ayant lu chaque article à mesure qu’on le traduisait, les mandarins qui se trouvaient présens déclarèrent qu’ils ne doutaient pas que l’empereur ne fût entièrement satisfait de la condescendance du pape ; mais le père Joseph Suarez, jésuite, en pensa différemment : il fit remarquer qu’il y avait quelque difficulté à craindre de sa majesté impériale sur le retranchement de ces mots que le pape voulait qu’on