Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/228

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quantité de rivières qui descendent des montagnes ; mais l’eau y est d’une bonté médiocre. On y trouve la plupart des fruits qui croissent dans les Indes, tels que des oranges, des bananes, des ananas, des goyaves, des papaies, des cocos, etc., sans parler des pêches, des abricots, des figues, des raisins, des châtaignes, des grenades de l’Europe. On y cultive une espèce de melons d’eau beaucoup plus gros que ceux de l’Europe, la plupart de forme oblongue, mais quelquefois ronds, dont la chair est ou rouge ou blanche, toujours remplie d’une eau fraîche et sucrée que les Chinois aiment beaucoup. Le tabac et la canne à sucre y croissent parfaitement bien. Tous les arbres sont rangés dans un ordre si agréable, que, lorsqu’on a disposé le riz suivant l’usage, en lignes et en carrés, toute la partie méridionale de l’île a l’air d’un grand jardin. On n’y trouve point de sangliers, de loups, d’ours, de tigres ni de léopards, comme dans plusieurs parties de la Chine. Les daims, les chevaux, les moutons, les chèvres, et même les porcs, y sont fort rares ; mais on y voit des légions de cerfs et de singes. Les poulets, les oies et les canards privés y sont en abondance. Les bœufs n’y sont pas moins communs, et servent de monture aux habitans, qui leur font porter la bride, la selle et la croupière. On ne voit pas beaucoup d’oiseaux dans l’île Formose ; les plus communs sont les faisans ; mais les chasseurs ne leur laissent pas le temps de multiplier beaucoup.