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devancer un cheval au grand galop. On attribue cette vitesse extraordinaire à l’usage qu’ils ont de se lier fort étroitement les genoux et les reins jusqu’à l’âge de quatorze ou quinze ans. Les hommes ont la taille aisée et élancée, le teint olivâtre, et des cheveux lisses qui leur tombent sur les épaules. Ils ont une sorte de dard qu’ils lancent avec beaucoup d’adresse, à la distance de soixante ou quatre-vingts pas ; et quoique rien ne soit plus simple que leurs arcs et leurs flèches, ils tuent des faisans au vol.

Leur habillement consiste dans une pièce de toile longue de deux ou trois pieds, qui leur couvre le corps depuis la ceinture jusqu’aux genoux. Quelques-uns impriment sur leur chair des figures grotesques d’animaux, d’arbres, de fleurs, etc. Cette distinction, qui n’est accordée qu’à ceux qui excellent à la chasse ou à la course, leur coûte assez cher ; elle leur cause des douleurs qui pourraient occasioner leur mort, si l’opération se faisait tout à la fois ; ils sont obligés d’y employer plusieurs mois, et quelquefois une année entière. Mais tout le monde a droit de se noircir les dents, de porter des pendans d’oreilles, des bracelets au-dessus du coude et des poignets, des colliers et des couronnes composées de plusieurs rangs de petits grains de différentes couleurs ; cette parure de tête, est terminée par une aigrette de plumes de coq ou de faisan.

Le Tché-kiang, la cinquième province, est