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et fixer leur prix, depuis seize jusqu’à vingt-deux carats. Celles de vingt ou plus étaient présentées au khan, qui les faisait examiner encore par d’autres commissaires. Trente des plus parfaites étaient confiées aux femmes des barons pour reconnaître si elles ne ronflaient pas dans leur sommeil, si elles n’avaient pas quelque odeur désagréable, ou quelque autre défaut dans leur personne ou dans leur conduite. Cinq d’entre celles à qui il ne manquait rien pour plaire étaient destinées à passer successivement trois jours et trois nuits dans la chambre du khan. Les autres étaient logées dans un appartement voisin pour lui servir à boire et à manger, et tout ce qui leur était demandé par les cinq femmes de garde. Celles d’un prix inférieur étaient employés à la pâtisserie et à d’autres offices du palais. Quelquefois le khan les donnait en mariage à ses gentilshommes avec de riches dots.

Aux grands jours de fête, la table du khan est placée du côté septentrional de la salle, où il s’assied le visage tourné au sud. À sa droite est la première impératrice ; ses fils et les autres princes du sang sont à sa gauche, mais leurs tables sont si bas au-dessous de la sienne, qu’à peine leurs têtes toucheraient-elles à ses pieds : cependant la place du fils aîné est plus haute que celle des autres. Le même ordre s’observe pour les femmes : celles des princes du sang sont assises du côté gauche, plus bas que l’impératrice, et sont au-dessus de celles des