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cerfs et les nids d’oiseaux. On fait sécher les nerfs de cerfs au soleil d’été, et pour les conserver on les renferme avec de la fleur de poivre et de muscade.

On a déjà vu que les nids d’oiseaux se trouvent le long des côtes de Tonquin, de la Cochinchine, de Java , etc. On suppose que l’espèce d’hirondelle qui les bâtit emploie, pour les attacher aux rochers, un suc visqueux qu’elle rend par le bec. On prétend aussi qu’elle prend de l’écume de mer pour lier ensemble les parties de ces petits édifices, comme les hirondelles y emploient de la boue. La matière en est blanche dans leur fraîcheur ; mais, en séchant, elle devient solide, transparente, et d’une couleur tirant quelquefois un peu sur le vert. Aussitôt que les petits ont quitté leurs nids, les habitans des côtes s’empressent de les détacher ; ils en chargent des barques entières. On ne peut mieux les comparer, pour la forme et la grandeur, qu’à la moitié de l’écorce d’un citron confit.

Les pates d’ours et les pieds de divers autres animaux, qu’on apporte tout salés de Siam, de Camboge et de Tartarie, sont des friandises qui ne conviennent qu’aux tables des seigneurs. On y sert aussi toutes sortes de volailles, de lièvres, de lapins, et les espèces de gibier qui se trouvent dans les autres pays. Quoique toutes ces denrées soient généralement moins chères dans les grandes villes de la Chine que dans les plus fertiles contrées de l’Europe,