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les Chinois ne laissent pas d’aimer la chair de chien et de cheval, sans examiner si ces animaux sont morts de vieillesse ou de maladie ; ils ne font pas même difficulté de manger des chats, des rats, et d’autres créatures de cette sorte, qui se vendent publiquement dans les rues. C’est un spectacle assez amusant de voir tous les chiens d’une ville rassemblés par les cris de ceux qu’on va tuer, ou par l’odeur de ceux qu’on a déjà tués, fondre en corps sur les bouchers, qui n’osent marcher sans être armés de longs bâtons ou de fouets, pour se défendre contre leurs attaques, et qui ferment soigneusement leurs boucheries pour se mettre à couvert.

Quoique le blé croisse dans toutes les provinces de la Chine, on se nourrit généralement de riz, surtout dans les contrées méridionales. On y fait même des petits pains qui se cuisent en vingt-quatre minutes au bain-marie, et qui sont fort tendres. Les Européens les font un peu griller au feu ; ils sont bien levés et très-délicats. Dans la province de Chan-tong on fait une espèce de galette de froment qui n’est pas mauvaise, surtout lorsqu’elle est mêlée de certaines herbes qui excitent l’appétit. Outre les herbes communes, les légumes et les racines, les Chinois en ont un grand nombre qui ne sont pas connues en Europe, et qui l’emportent beaucoup sur les nôtres. C’est la principale nourriture du peuple, avec le riz.

Navarette observe que les Chinois n’ont pas