Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/154

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la pratique. S’ils entreprennent de résoudre un problème, c’est moins par principes que par induction : cependant ils ne manquent point d’habileté pour mesurer leurs terres, ni d’exactitude pour en régler les bornes : leur méthode est simple et précise.

Ils se vantent d’avoir cultivé l’astronomie depuis la fondation de leur empire, et se regardaient dans cette science comme les plus anciens maîtres de l’univers ; mais leurs progrès n’ont guère répondu au temps qu’ils y ont employé. Les missionnaires avouent qu’il n’y a point de nation qui ait apporté des soins si constans aux observations mathématiques : dans tous les temps, la Chine a eu nuit et jour des mathématiciens attentifs aux mouvemens célestes : telle a toujours été la principale occupation des lettrés de l’empire ; leur assiduité sur ce point était regardée comme un devoir de si haute importance, que les lois punissaient de mort la moindre négligence : cet usage est prouvé par un passage du Chou-king, un de leurs anciens livres, à l’occasion de Hi et de Ho, deux de leurs astronomes, auxquels il échappa une éclipse de soleil, deux mille cent cinquante-cinq ans avant la naissance de Jésus-Christ ; plusieurs mathématiciens jésuites ont vérifié la vérité de cette éclipse, et prétendent qu’elle ne peut avoir été vue qu’à la Chine.

De trente-six éclipses de soleil dont Confucius a parlé dans son livre intitulé Tchun-tsiou,