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aux grands-officiers de Pékin, et on l’envoie aux vice-rois des provinces, qui les remettent aux trésoriers généraux pour les faire réimprimer. Le trésorier général de chaque province doit en remettre des exemplaires à tous les gouverneurs subordonnés, et garder la planche qui a servi à l’impression. À la tête du calendrier, qui est imprimé en forme de livre, on voit en rouge le sceau du grand tribunal de l’astronomie, avec un édit impérial, qui défend, sous peine de mort, d’en vendre et d’en imprimer d’autres, et d’y faire la moindre altération sous aucun prétexte.

La distribution du calendrier se fait tous les ans avec beaucoup de cérémonie : ce jour-là, tous les mandarins de Pékin et de la cour se rendent de grand matin au palais. D’un autre côté, les mandarins du tribunal astronomique, revêtus des habits de leur dignité, et chacun avec la marque de son office, s’assemblent à l’observatoire, pour accompagner le calendrier. On place les exemplaires qui doivent être présentés à l’empereur, à l’impératrice et aux reines, sur une grande machine dorée, composée de plusieurs étages en forme de pyramide. Ils sont en grand papier, couverts de satin jaune, et proprement renfermés dans des sacs de drap d’or. La machine est portée par quarante hommes vêtus de jaune, et suivie de dix ou douze autres machines de moindre grandeur, mais dorées comme la première, et fermées de rideaux rouges, où sont les calendriers