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la conclusion. Cependant ces qualités leur ont suffi pour composer un grand nombre de livres sur toutes sortes de sujets, tels que l’agriculture, la botanique, les arts libéraux, militaires et mécaniques, la philosophie et l’astronomie : mais la fécondité de leur esprit éclate particulièrement dans leurs histoires, leurs comédies, leurs livres de chevalerie errante, leurs romans et leurs nouvelles. Les romans chinois ressemblent assez à ceux de l’Europe ; ils contiennent des aventures d’amour et d’ingénieuses fictions ; mais l’instruction est jointe à l’amusement, et l’on y trouve des maximes utiles à la réformation des mœurs, et des exhortations à la vertu. Les récits y sont quelquefois mêlés de vers pour animer la narration. Duhalde nous a donné pour exemple trois ou quatre pièces de ce genre, que les missionnaires de sa compagnie n’ont pas dédaigné de traduire.

Les comédies doivent être en grand nombre à la Chine, puisqu’il n’y a point de fête d’apparat, comme on l’a déjà dit, dont elles ne fassent partie. Mais il ne faut pas chercher dans ces compositions dramatiques les trois unités, d’action, de temps et de lieu, ni les autres règles auxquelles on s’attache en Europe, pour donner autant de régularité que de grâce à cette sorte d’ouvrage. L’unique but des auteurs étant de divertir une assemblée ou d’émouvoir les passions, et d’inspirer l’amour de la vertu et l’horreur du vice, ils croient avoir atteint à la