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perfection lorsque le succès répond à leurs vues. Ils ne mettent point de distinction entre leurs tragédies et leurs nouvelles, excepté que les premières se jouent sur un théâtre. Dans les livres imprimés, les personnages sont rarement nommés, parce que, dans la pièce, chacun d’eux commence par s’annoncer lui-même aux spectateurs, et par leur apprendre son nom, ainsi que le rôle qu’il joue.

Une troupe de comédiens est composée de huit ou neuf acteurs, dont chacun est quelquefois chargé de différens rôles : autrement, comme les moindres circonstances sont représentées en dialogues, cette multitude de rôles demanderait une troupe trop nombreuse. On conçoit que le spectateur qui voit le même visage à deux personnages très-différens doit éprouver quelque embarras ; un masque fait remédier à cet inconvénient : mais les Chinois n’en font guère usage que dans les ballets ; en général, ce déguisement à la Chine est le partage des brigands et des voleurs.

Les tragédies chinoises sont entremêlées de chansons, dans lesquelles on interrompt assez souvent le chant pour réciter une ou deux phrases du ton de la déclamation ordinaire. Les auteurs que nous suivons ici observent qu’il est choquant pour un Européen d’entendre un acteur qui se met à chanter au milieu d’un dialogue. S’ils avaient écrit de nos jours, ils auraient trouvé l’exemple de cette bizarrerie dans nos opéras comiques. Au reste, chez les Chinois, le