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ou d’ébène, et d’un poids qui glisse au long du bras. Cette espèce de balance, qui ressemble assez à la romaine, est d’une justesse merveilleuse. Il n’y a point de monnaie depuis quinze ou vingt taels jusqu’au sou, qui ne puisse être pesée avec une précision surprenante. La millième partie d’un écu fait pencher la balance d’une manière sensible.

La monnaie de cuivre est la seule qui porte empreinte de caractères, et dont on fasse usage dans le détail. Ce sont de petites pièces rondes percées au milieu, qui s’emploient séparément pour les petits marchés, ou enfilées dans des cordons par centaines jusqu’au nombre de mille. Le métal n’est ni pur ni bien battu. Les Chinois divisent la livre en seize lyangs, qui sont autant d’onces ; le lyang en dix parties, qui se nomment tsyens ; le tsyen en dix suens. Un fuen vaut un sou de France. Le lyang, que les Portugais nomment tael, vaut cent sous de notre monnaie.

On distingue aujourd’hui à la Chine trois sortes de mesures : 1o. le pied du palais, établi par l’empereur Khang-hi, qui est le pied de Paris, et qui est dans la proportion de quatre-vingt-dix-sept et demi à cent avec le pied du tribunal des mathématiques ; 2o. le pied du tribunal des ouvrages publics, nommé kong-pou, qui est en usage parmi les ouvriers : il est plus court d’une ligne que celui de Paris ; 3o. le pied des tailleurs, en usage parmi les marchands, est plus grand de sept lignes que