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le kong-pou. C’est la première de ces trois mesures que les missionnaires ont constamment employée pour lever les cartes de l’empire. En s’attachant à ce pied, le père Thomas, missionnaire jésuite, réduisit le degré à deux cents lis chinois, dont chacun est composé de cent quatre-vingts brasses chinoises, chacune de dix pieds. Comme la vingtième partie d’un degré, suivant l’observation de l’académie des sciences de Paris, contient deux mille huit cent cinquante-trois toises, chacune de six pieds du Châtelet, elle est égale à mille huit cents toises chinoises ou dix lis ; et par conséquent un degré de vingt grandes lieues de France contient deux cents lis.

On pourrait donner beaucoup d’étendue à cet article. La Chine contient plus d’artisans qu’on ne peut se l’imaginer : le nombre en est prodigieux dans tous les genres. Rien ne cause tant d’admiration aux Européens que la multitude de bijoux et de curiosités qui se vendent dans les boutiques chinoises.

Les Chinois font de grands progrès dans les arts, quoiqu’ils ne les aient point encore portés à ce degré de perfection qui fait tant d’honneur à l’Europe. On peut attribuer la supériorité que nous avons encore sur eux aux lois qui bornent leur dépense. L’adresse de leurs ouvriers est extraordinaire, et s’ils n’approchent point de nous par leur invention, ils entrent facilement dans nos idées, et réussissent fort bien dans l’imitation des modèles. On en