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donne pour témoignage les glaces de miroir, les montres, les pistolets, les bombes, et quantité d’autres ouvrages qui se font en divers lieux de l’empire, mais ils avaient depuis un temps immémorial l’usage de la poudre à tirer ; de l’imprimerie et de la boussole ; connaissances nouvelles en Europe.

Ils réussissent médiocrement dans la peinture des fleurs, des oiseaux et des arbres ; mais beaucoup moins dans celle des figures humaines. Ils n’entendent point l’art des ombres ; aussi admirent-ils beaucoup nos moindres tableaux. Cependant on a vu des peintres chinois devenir très-bons artistes après avoir appris les principes de la peinture à Manille ou à Macao. Les ouvrages de filigranes qu’ils font à Manille, et dont ils doivent l’art aux Indiens, ont causé de l’étonnement en Europe. Les ouvriers de Canton font de très-bonnes lunettes, des télescopes, des verres ardens et des miroirs, si semblables aux nôtres, qu’on y remarque peu de différence : faute de sable fin, dont ils manquent dans leur pays, ils y emploient des cailloux réduits en poudre.

Leurs instrumens mécaniques ont en général de la ressemblance avec les nôtres, à l’exception de quelques-uns qui leur sont particuliers.

On trouve dans chaque ville des ouvriers de toutes sortes de professions : les uns travaillent dans leurs boutiques ; les autres cherchent dans les rues à se louer ; mais le plus grand