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rent ou ne donnent que de mauvaises coques.

Lorsque les vers sont près de filer, si l’on a soin de les mettre dans une coupe et de la couvrir de papier, ils fileront une pièce de soie plate, ronde et menue, comme une espèce d’oublie, qui ne sera pas chargée de cette matière visqueuse qu’ils rendent dans les coques lorsqu’ils y demeurent long-temps renfermés, et qui sera aussi facile à dévider que les coques, sans demander tant de précipitation.

Aussitôt que la soie est dévidée, on ne songe plus qu’à la mettre en œuvre, à l’aide d’instrumens fort simples, auxquels on doit ces belles étoffes de soie qui viennent de la Chine.

Les Chinois nomment tsé-hé cette sorte de poterie que tous les Européens ont nommée porcelaine. Le mot de porcelaine n’est pas connu des Chinois ; ils ne peuvent en prononcer les syllabes, dont ils n’ont pas les sons dans leur langue : ils n’ont pas même la lettre R ; mais ce mot vient probablement des Portugais, qui nomment une tasse ou une écuelle, porcellana, quoiqu’ils donnent généralement à la poterie de la Chine le nom de loca. Les Anglais l’appellent China ou China-ware, vaisselle de Chine.

La porcelaine est si commune à la Chine, que, malgré l’abondance des poteries ordinaires, la plupart des ustensiles domestiques, tels que les plats, les assiettes, les tasses, les jattes, les pots à fleurs et les autres vases qui servent pour l’ornement ou pour le besoin, sont de por-