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Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/173

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PROSES LYRIQUES STATUETTE A André Fontainas. omment, dis-je à ma petite mendiante grêle, dont le regard fiévreux ardait sous le chaste diadème de son front éburnéen, bombé par l'effort d'un cerveau voué à d'inéluctables encéphalites; comment? toi qui, à la svelte grâce ébouriffée et vierge d'Artémis joins la vertu réfléchie et la sagesse d' Athènè Panthée ; toi ! installée en ces banlieues populeuses et dispensant à l'asiatique barbarie de ces plèbes, ambiguë douceur ailée de tes chants lydiens? Quel ostra cisme impérieux t'exila donc, ma chère, des hautes régions urbaines? — Monsieur, pardonnez-moi, répliqua la pauvresse ingé nue, me fixant de ses grands yeux sérieux, mes ressources minimes m'interdisent, au cours de la saison hiémale, d'exercer mon art dans les quartiers nobles... Oh! oui, objecta l'enfant érudite à la surprise de mon sourire; il existe encore, — ne croyez- vous pas? — des conséquences que vous ignorez, vous autres, poètes!... Ainsi, certes, la pitié des gens est en raison inverse, l'hiver, du luxe de leurs vête ments !... Pour fouiller dans sa poche, en extraire sa bourse, il faut être doué d'une imperturbable énergie à la Stanley ! et, d'ailleurs.