Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/180

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LITTÉRATURE RUSSE CHANSONS POPULAIRES DE LA PETITE-RUSSIE I à, aux champs, où la fontaine — Epand son eau, — Un tout jeune tchoumak (i) — Abreuve ses bœufs gris. Les bœufs mugissent, refusent de boire, — Ils sentent le chemin de la Crimée... — Dieu sait, Dieu voit — Où les tchoumaks vont passer la nuit. Les tchoumaks passent la nuit — Dans la steppe, au bord du chemin. — Ils ont lâché les bœufs gris — Sur la verte prairie. Le tout jeune tchoumak — Mourut au bout d'une semaine : — Ils ont enterré le pauvre tchoumak — Là-bas, au milieu des touffes de verdure. Ils lui ont élevé — Une haute tombe, — Et à sa tête ils ont planté — Le rouge obier. Arriva un oiselet. — Il dit : coucou ! — « Tends-moi, cher, tends-moi, mon aigle, — Ne fût-ce que ta main droite. » « Que je serais heureux, ô ma chérie, — De te tendre mes deux mains, — Mais la terre humide pèse sur moi, — Ah ! je ne puis les lever! » II Le fin houblon — Entoure le hêtre, — Une belle enfant — S'enamoura d'un cosaque. Mains dans les mains, pieds unis, — Et bouche à bouche, — En se ren contrant, ils se baisent. — Ah ! que leur entretien est délicieux ! « Notre cher entretien eut lieu — A voix basse, derrière la fontaine. — Ah ! voyage, voyage, — Voyage donc avec moi ! » « Je voudrais bien te suivre, — Mais ne puis me montrer avec toi. — Et sijememontre—jenememontrepas—Tonégale. » «Etsijememontre—jenememontrepas—Tonégale.—Etjene serai ton égale — Que lorsque nous marierons. » « Et je ne te dirai toute la vérité, — O mon cher cosaque, — Que lors que ma blanche main — Sera liée à la tienne. » (i) Charretier.