Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/227

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—2i9— CHRONIQUE LITTÉRAIRE Daisy, par Max Waller. Bruxelles, Lacomblez. — Dominical, par Max Elskamp. Anvers, Buschmann. — Cycle patibulaire, par Georges Eekhoud. Bruxelles, Kiste- maeckers. — Le Théâtre contemporain, par Jules Barbey d'Aurevilly. Paris, Quantin. — La Vie littéraire, par Anatole France. Paris, Calmann-Lévy. — Le Théâtre vivant, par Jean Jullien. Paris, Charpentier. — Un Hollandais à Paris, par W.-C. Byvanck. Paris, Perrin. — L'Année fantaisiste, par Willy. Paris, Delagrave. — L'Entraîné, par Maurice Quillot. Paris, Perrin. — L'Habit d'Arlequin, parle baron Arnold de Wokl- kont. Bruxelles, Société belge de librairie. — Liturgies intimes, par Paul Verlaine. Paris, Bibliothèque du Saint-Graal. — Synthèse de l'Antisémitisme, par Edmond Picard. Paris, Savine. 'éditeur Paul Lacomblez, à qui nous devons déjà la Flûte à Siebel, a eu la bonne et pieuse pensée de donner la forme définitive du livre à la dernière œuvre de Max Waller, Daisy. Nos lecteurs connaissent cette exquise nouvelle, écrite en Angleterre, dans la calme solitude de Northiam, à l'ombre des ailes invi sibles de la mort. M Francis Nautet nous a dit, ici même, le charme de ce rêve d'amour, murmuré à voix basse, par un noble cœur d'enfant étonné de vieillir, et qui avaij la pudeur des larmes. Je n'ajouterai rien à ces pages de M. Francis Nautet. Max Waller vit toujours parmi nous, d'une vie contre laquelle nul oubli ne peut prévaloir, il vit parmi nous et en nous, et c'est à cause de sa chère présence spirituelle que nous avons eu le courage de continuer son œuvre. Non, il n'est pas mort, ce charmant gamin d'Athènes, qui lutta comme un homme contre des circonstances plus fortesque lui et qu'il brisa sans que sa native élégance eût l'air d'avoir fait un effort. Et son rire vole encore autour de nous, comme un bel oiseau, l'oiseau qui chante aux heures noires, pour nous réconforter dans la lutte et nous rappeler le devoir.

L'année littéraire est fertile en révélations heureuses. J'ai signalé ici le début de M. Paul Gérardy, un poète d'une inspiration exquise et bellement française. Voici que m'arrive aujourd'hui d'Anvers, — de la nouvelle Car- thage, — un livre mystérieux, qui nous a surpris dé la bonne façon, qui déborde de talent, et dont l'auteur, la veille encore, était pour la plupart d'entre nous un inconnu Dominical, par M. Max Elskamp, n'est pas le banal début d'un jeune rimeur, c'est l'affirmation, en quelques pages, d'un poète admirablement doué, colorant déjà les choses à la lumière de sa pensée. Dominical est une sorte de kaléidoscope curieusement et savamment rimé, où, dans le décor pittoresque d'une vieille ville, — celle que vous voudrez, près de la mer ou d'un fleuve puissant, — passent, associées aux sentiments de l'évocateur, les images de très anciens et de très enfantins