Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

—227— nous-mêmes. J'en passe, et des meilleurs. Je citerai : Emile Verhaeren, Valère Gille, Albert Giraud, Iwan Gilkin, Grégoire le Roy, et cet artiste délicat, fondateur de la Jeune Belgique, Max Waller. Pour le grand public, les jeunes auteurs forment un cénacle de farceurs sans talent, dont l'unique but est d'épater le bourgeois par une longue suite d'assemblages plus ou moins grotesques de vocables bizarres, de proposions aux allures révolutionnaires. Remarquons en passant que la Jeune Bel gique compte douze printemps, et qu'une mystification âgée de deux lustres est une personne déjà très respectable. Si plusieurs écrivains de cette école, par un subjectivisme trop exclusif, sont ce que M. Catulle Mendès appelle spirituellement des auteurs difficiles, la plupart sont très compréhensibles et leurs ouvrages peuvent être entendus par tous. Voici quelques exemples pris au hasard : les Moines, de Verhaeren, Hors du Siècle, de Giraud, les vers de Georges Rodenbach, Max Waller, Valère Gille, Iwan Gilkin, et les proses de Demolder. Au surplus, la lecture de ces œuvres constitue une préparation excel lente pour comprendre les autres produc tions de l'école. » L'article est signé L. D. B. Nos félicita tions à l'auteur et à la Flandre libérale. A qui le tour? Pellêas et Mélisande, le nouveau drame de Maurice Maeterlinck, vient de paraître chez Paul Lacomblez. N.-B. — Ce drame n'a pas été écrit par M. Charles Tardieu. L'histoire des lettres belges d'expression française (tome premier), de Francis Nau- tel, vient de paraître dans la Bibliothèque belge des connaissances modernes, chez Charles Rozez. Nous rendrons compte dans notre pro chain numéro du Jardin de l'Ame, le recueil de vers de Fernand Roussel. Les Revues d'avril : Lire dans le Réveil de Gand, une étude d'Hubert Krains sur les poèmes en prose de Rimbaud et un fragment de Maurice Desombiaux, la Fenêtre; dans le remar quable numéro de la Société nouvelle, des études de Georges Eekhoud, de Francis Nautet et d'Hubert Krains, dans TArt moderne, un vibrant éloge du Cycle Pati bulaire, dans le Mouvement littéraire, des vers d'Adolphe Frères : Epiphanie, et dans la Revue générale, les vaillantes et intéres santes chroniques de M. Eugène Gilbert. Nietzsche continue à faire grincer les plumes. La Société nouvelle publie des fragments de Zarathustra. Triste, triste ! Et la Revue blanche insère un expose de la philosophie de Nietzsche par Jean de Néthy. Il paraît qu'il y a un Nietzsche norwégien beaucoup plus fort que l'allemand : il s'ap pelle Ola Hansson. Un poème en prose de supernietzsche, l'Evangile de l'ouragan, est une page éloquente, qui ressemble un peu aux poèmes d'Hector Chainayc. Le Mercure de France contient des poèmes signés Ferdinand Hérold et Pierre Quillard, et un curieux article de Charles Morice sur le livre d'Edouard Dubus. La Plume de mai reproduit une allocution fort opportuniste d'Emile Zola, prononcée inter pocula. Aucune nouvelle école n'a surgi pendant le mois d'avril. Un joli tour de Whistler : le merveilleux symphoniste a publié un catalogue de sa dernière exposition, intitule : LaVoix d'un peuple. Après le titre de chacune des toiles vient, sans nul commentaire, un article de la presse anglaise, conspuant l'œuvre et le peintre. Puis une date: celle de l'achat, par le gouvernement français, du fameux por trait de MTM» Whistler. Puis un article du Figaro, très élogieux pour l'artiste. Et enfin, séparé de ces citations par cette simple rubrique, Morale, les récents articles de la