Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/268

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—2Ôo— vert par l'eau. Au moment de servir on peut verser du rhum sur le plum-pudding et y mettre le feu. » Absolument comme pour Bruges-la- Morte. L'Art moderne publie une lettre de M. Alfred Stevens. dans laquelle brille ce jugement : « Trois peintres flamands seulement ne doivent rien à l'an français : i° Leys, très grand artiste, ne s'est inspiré que des maîtres anciens, depuis Ostade, Rembrandt, jusque Grauck; 1° H. De Braekeleer, grand talent aussi, son élève, faisant des sujets modernes avec l'œil de Leys : 30 Joseph Stevens, mon frire, excuse\-moi, est resté entièrement flamand, peignant avec le sen timent de sa nature en ne s'occupant de personne. Non , mon frère Arthur n'aurait pu admettre que Dubois avait la valeur de Courbet. Sans Courbet, Dubois n'existait, pas. Il avait été, je pense, élève de Couture. Non, Boulenger, paysagiste de grand talent, il n'aurait pu le comparer à Th Rousseau. C'eût été comparer du strass à du dia mant. » Alors, vous aussi, Monsieur, depuis que vous êtes devenu Parisien, vous passez dans l'armée des Belges honteux ? Sans Courbet, Dubois n'eût pas existé? Et Courbet, eût-il existé sans les maîtres flamands ? Et Boulenger est du strass en comparaison de Rousseau ? y Allons ! Vous êtes lapidaire, Monsieur Josse ! Quelques phrases de M. Raymond Nyst, dans le Mouvement littéraire, à propos de Camille Lemonnier : «... Sa nature ne sait rien concessionner de sa virilité... Les pensées sont fixées à toutes parts, dans toute la forte virginité qu'elles sont venues au jour .. L'idéal choisi dans les matières parfaites, tangible et qu'on sente possible à s'y frotter la peau... Le scalpel qui nous fatigue de voir des chairs... Heureusement que d'une génération à l'autre la chair orgueilleuse reprenne ses droits, sinon je voudrais dans peu voir les hommes-cerveaux d'aujour d'hui... La langue, ce sont des mots. La phrase seule les baptise... » Une traduction française est sous presse, nous assure-t-on.

Le Bluet publie un Epithalame signé Eugène Thenal. Quelques strophes ad gustum : Voyez autour de vous, tout eat gai : votre mcre En vain retient ses pleurs. Vos amis attendris prennent part au mystcrt En vous offrant des pleurs. Aimez-vous aujourd'hui, puis demain, puis encore; L'amour ne lasse pas ; Dans vos cœurs l'aube point, vous foulez de l'aurore Les rayons sous vos pas. Si contre les méchants dont l'effort vous irrite, Vous avez un grief, Allez à votre mère, ô chère Marguerite ! Ettoimcn cher Joseph! Il est évident que si les amis prennent part au mystère, l'époux doit s'appeler Joseph ! •-X- Lire dans la Société nouvelle , la Préface dédicatoire de Colins, des traductions de Tutschew, par Léopold Wallner, et des études d'Emile Vandervelde, Clémence Royer, Mcrlino et Fernand Brouez; dans la Plume, un sonnet de table de Coppée — exquis! oui, Monsieur ! — dans Floréal, des poèmes d'Albert Thonnar, dans le Réveil, beaucoup de vers pleins de pierrots et de princesses, dans la Revue blanche, une traduction de Papa Hamlet, nouvelle attribuéeàl'imaginaire norwégien Holmsen, par deux écrivains allemands, Arno Holz et Johannes Schlaf. On dirait du Laforgue vu à travers un tempérament de bouvier allemand. Lire aussi dans la Wallonie, des poèmes de A.-Ferdinand Hérold et dans le Mercure, un extraordinaire Saint-Pol-Roux sur la conférence de Camille Mauclair. Exemple : « Les phrases de Maeterlinck ne sont-elles pas courtes et jolies comme des bêlements? » tt La Nation a cessé de paraître. Cette éclipse sera profondément regrettée, car M. Victor Arnould faisait la part juste et large aux choses de la littérature et de l'Art.