Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/297

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—289— O Dieu juste, Dieu bon, Dieu sage, Dieu puissant, Père, ta bonté nous écrase. Mange, voici nos chairs! Bois, voilà notre sang! N'entends-tu pas nos cris d'extase? Perce de clous sanglants nos pieds nus et nos mains! Couronne d'épines nos têtes! Nous prions, nous chantons, nos cœurs saignants sont pleins De tes gloires et de tes fêtes! — Tels, du fond des douleurs, hurlent au ciel profond Ces chœurs qui font pleurer les anges O Christ, pardonne-leur ! Sans savoir ce qu'ils font Les pauvres chantent tes louanges. IWAN GlLKIN DIALOGUE etile maîtresse, ô mon espoir d'un jour, je t'offre mon cœur fou d'amour, ivre d'amour, mon cœur qui ne bat que pour toi, qui bientôt saignera pour toi. Je t'offre ô mon amant aimant, mon fin sourire, mon doux sourire qui a souri à d'autres, qui sourira pour d'autres. Petite maîtresse, ô mon espoir d'un jour, mire-toi dans mes yeux pleins de tes yeux malicieux ; — vois-y tes boucles folles, ton front très blanc, tes yeux, ta bouche, tout ton riant visage affolant auréolé de l'amour que j'avais rêvé. O mon amant aimant — miroir clair et délicieux, comme en une vivante fontaine je vois trembler et briller ma chère image dans tes yeux ; — je ferai de ton cœur une fleur, rouge fleur pour parer mes sombres cheveux. Petite maîtresse, ô mon espoir d'un jour — jamais tu ne m'as aimé; tu t'es aimée toi-même en mon amour et t'es trouvée plus belle tout un jour. O mon amant trop exigeant — que voudrais-tu, que rêves-tu; tu n'aimes toi-même que tes rêves, les nuages, le ciel et les étoiles.