—3i3— point devant la faute de français. On nous a présenté M. Léon Donnay comme un psychologue vertigineux, et comme un poète austère au sourcil professionnellement froncé. Je crois même qu'on se l'est disputé au nom de la philosophie et de la foi. Quelqu'un qui a dû rire et perdre quelque peu sa sérénité, — celle de la couverture du livre ! — c'est M Donnay. Je tiens, en effet, l'auteur de cette œuvre pour un fantaisiste aimable, qui ne s'interdit ni la mystification ni la parodie : // montrait pour deux sous seulement Un amphibie fantastique, Qui flottait en ce moment D'une façon mélancolique. Dans un aquarium ad hoc. L'animal était en papier mâché. Et paraissait féroce comme Les animaux très compliqués. Mais la baraque restait vide' On n'en voulait pas pour un sou ! Le barnum s'accouda sur son aquarium, puis regardant voguer L'amphibie, Las et désespéré. trop seul, Murmura : « Pauvre bête ! » Et pleura. . Je m'imagine que si Max Waller avait lu cette improvisation, il aurait ri de bon cœur, complimenté M. Léon Donnay sur son humour et sa verve caricaturale, mais qu'il lui aurait dit, sans trop accentuer le sens interrogatif de la phrase : « Avez-vous aussi fait des vers, Monsieur? » Je parie que l'ancien Mélek de Caprice-Revue est de mon avis. _* Quelqu'un qui ne sera pas de mon avis, c'est M. Eugène Landoy, l'au teur d'Evocations, un respectable volume de poésies qui vient de paraître chez Paul Lacomblez. Je regrette fort de désobliger un galant homme qui nous a maintes fois témoigné sa sympathie, mais je ne puis pas faire l'éloge de ses poèmes. Si M . Eugène Landoy lit les chroniques littéraires de la Jeune Belgique, il comprendra pourquoi. Je crois que des nouvelles, pensées en prose, par un prosateur spirituel et très éveillé, ne deviennent point des poèmes par la vertu de la versification, même lorsqu'elle est abondante, correcte et habile : Six mois s'étaient passés depuis cette aventure. Notre héros cherchait un motif de rupture, Car il allait se marier...
