Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/330

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—322— le pigeon d'une des sauces auxquelles on le mange. » Dans la Revue blanche, la fin de Papa Hamlet, et des vers de M. Coolus, dans la Société nouvelle, des études de Kropotkine, Brocher, Fleming, Louis Bertrand, une nouvelle de Georges Eekhoud, des pages de critique d'Hubert Krains et de Valère Gille, et dans la Frète Bûhne de Berlin, un curieux article de M. Thomas Stockmann sur la traduction allemande de Pierrot Lunaire. M. Pouvillon, dans sa préface pour M. Le Goffk, se demande : « L'âme européenne, eh bienl que sera-t-elle? » Et il répond : « L'âme européenne, — mais c'est l'âme belge! » M. Pouvillon croit qu'il est méchant! Notre collaborateur Ernest Verlant étudie dans la Revue générale, l'Histoire des lettres belges de Francis Nautet. L'étude est des plus remarquables, et M. Nautet a trouvé le critique qu'il mérite. M. Taine donne à la Revue des Deux Mondes les chapitres de son prochain vo lume relatifs à l'Université de France. La dernière partie des Origines de la France comtemporaine paraîtra donc prochaine ment. A en juger par les extraits de la Revue, le couronnement de l'édifice sera glorieux. Léon Cladel vient de mourir à Sèvres, de la maladie dont il souffrait déjà en i884, lors de son voyage en Belgique. Léon Cladel fut un bel et probe artiste, qui ne consentit jamais à flatter le mau vais goût de la foule. Il meurt pauvre et méconnu, mais son œuvre est riche et lui survivra. Léon Cladel fut mêlé d'assez près à notre mouvement littéraire, qu'il encouragea de toutes ses forces et dont il a prédit l'épa- nouissemeut. La Jeûne Belgique n'est pas oublieuse : elle gardera de Léon Cladel un souvenir attendri et respectueux. M. Célestin Demblon publie par frag ments dans le Peuple une histoire de la lit térature belge qui promet d'être intéres sante. On y remarque, à propos du prince de Ligne, des vues originales et neuves. Nous aurons l'occasion d'étudier l'œuvre de M. Demblon lorsqu'elle paraîtra en volume. Un nommé Tardieu, qui n'avait pas écrit la Princesse Maleine, vient d'être guillotiné à Caen. A la fête de bienfaisance donnée le i4 juil let par la colonie française de Bruxelles, fut représentée une série de tableaux vivants sous ce titre : Un siècle de coquetterie. Chaque tableau avait pour commentaire une piécette humoristique, quasiment im provisée par M. Félix Hecq, en vers de pimpante allure, dont voici un échantillon: TRILOGIE DE LA CRINOLINE LE POLISSON Mimi, rêveuse et pensive, Ayant découvert un soir (Qu'elle était trop peu massive I>u côté qu'il faut asseoir. El de Vénus Calttpyge Enviant fort la façon. Accrut son joli prestige Du polisson. D'abord, il parut étrange, — Avec raison, n'est-ce pas? — Que la femme, pour être ange, Crut devoir s'ailer si bas. Puis on trouva plein de grâce Le perpétuel frisson Que mettait à cette place • Le polisson. Et la grâce féminine Qui connaît tous les détours Du (serpent, par Mélusine, Sut au bout de quelques jours Faire saisir la manière — Par mainte experte leçon — De jouer de la paupière. Au polisson. LA TOURNURE Mais le succès grise et voici, Par aventure, Que le polisson s'épaissit. Devient tournure ;