Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/411

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

—4o3— C'est le roi de toutes les Gaules, L'orageux enfant maladif Qui sent peser sur ses épaules, Ainsi qu'un manteau trop massif, Un héritage despotique D'aventures et de baisers. De finesse ecclésiastique, De haine et de glaives croisés! En proie à l'esprit de sa race, Lové sur un vaste lit noir, Il contemple ainsi, l'âme lasse, Le drame équivoque du soir. Les roses du vitrail magique Boivent le sang roux du soleil, Et la lumière nostalgique Regagne son pays vermeil. Déjà parmi les pierreries Le dernier rayon irisé Trace dans les ombres fleuries Un chemin d'or pulvérisé. Et par ce clair chemin de gloire, Sur le rêve d'un palefroi, Avec des ailes de victoire Se cabre le rêve du roi! Les naseaux ardents, sa chimère Souffle le vertige et l'effroi : Enfin il est roi, roi sans mère, Enfin il est roi, roi sans roi! Il lance au vent de ses colères. Pour éblouir ses vétérans, Vers des massacres légendaires. Un vol de drapeaux conquérants,