Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/432

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—424— libraires, et la demande a été toujours infé rieure à l'offre, à cause de la méfiance que témoignent les Belges à l'égard de leurs écrivains. Néanmoins, les représentants de l'école qui s'intitule la Jeune Belgique, ont du moins attiré sur eux l'attention, s'ils n'ont pas encore gagné la sympathie du public. M. Maurice Maeterlinck, dont les pièces étranges ont été représentées avec un succès douteux à Paris, à Londres, à Bruxelles et à Copenhague, a été l'objet de beaucoup de discussions en refusant le prix quinquennal de littérature dramatique dé cerné à sa Princesse Maleine. Il a publié en outre deux nouveaux drames : Les Sept Princesses et Pelléas et Mélisande qui marquent un progrès Comme je l'ai mentionné en 1891 (Athen. ^3223),le fondateur de ce mouvement litté raire, M . Maurice Warlomont, dont le pseu donyme était Max Waller, est mort il y a une couple d'années. Une de ses charmantes nouvelles — Daisy — a été publiée. C'était sa dernière œuvre. Deux puissants écrivains de l'école réaliste s'étaient déjà fait connaître dans notre pays avant même que les adeptes de la Jeune Belgique fussent remarqués : MM. Camille Lemonnier et Georges Eekhoud. L'un réside à Paris et l'autre à Bruxelles. Ils sont Flamands tous les deux : chose qui est commune à beaucoup de nos auteurs français. Ce, sont les meilleurs prosateurs de ce groupe. Le dernier roman de M, Eekhoud est intitulé Cycle patibulaire et celui de M. Lemonnier, Dames de volupté. Tous deux sont d'une grande crudité d'expression. » M. Paul Frédéric prend le Cycle patibu laire ex Dames de volupté pour des romans. Il n'a donc pas même feuilleté ces livres. Cela ne l'empêche pas de les juger. M. Paul Frédéricq a une singulière façon de comprendre la probité de la critique. -■ L'Art Moderne a repris sa campagne contre la Commission des Musées. L'Eventail, l'alerte et vivant journal théâtral fondé par notre ami Fritz Rotiers, vient d'entrer dans sa sixième année. Tous nos compliments au père et à l'enfant. m Les nouveaux confrères : Le Drapeau s'est déployé le 1er novembre. Programme excellent, et beaucoup d'ardeur. De quoi faire écumer quelques bénitiers. Les Broutilles d'Art ont vu le jour le 27 août. Promesses de critique indépen dante qui, nous l'espérons, seront tenues. La Revue rouge, — qui est blanche — et qui compte parmi ses collaborateurs les conférenciers de la Section d'Art de la Maison du Peuple. Les phrases historiques : « Œdipe-Roi est le premier drame judi ciaire... »[La Meuse du 2 novembre 1892.) A travers les Revues : En Belgique : Dans la Sociéte nouvelle. Burch Mitsu, par Georges Eekhoud, des proses d'Emile Verhaeren , le drame de Maurice Desombiaux et une élude musi cale d'Henry Maubel ; — dans Floreal, des vers et de la prose de Francis Vielé-Griffin, Gérardy et Pascal ; — dans le Magasin littéraire, un intéressant article de Maurice Bekaert sur Louis Delbeke; — dans la Wallonie, qui publie coup sur coup deux livraisons, une odyssée moderniste, mais lé gendaire, parfois puérile, mais d'une langue riche et nette, signée : André Gide, — des poèmes de Stuart Merrill et de remarqua bles études critiques d'Albert Mockel; dans le Réveil, un conte de Stiernet et des vers à la dernière mode ; — enfin, dans le Mou vement littéraire, un portrait de Nestor de Tière, enguirlandé d'un panégyrique très amusant de M. Verbeek. En France : dans la Plume, les poètes romans continuent à se congratuler pinda- riquement; — dans la Revue indépendante, on dort debout et à cheval; dansfErmitage. du Raimbaud inédit, — et peut-être authen tique, et un article de Hugues Rebell sur Henry DcGroux, en ce moment à Bruxelles; — dans les Entretiens, un portrait de Cop- pée par Henri de Régnier, et un article sur la Mer de Gilson par Georges Eekhoud ; — dans la Revue Blanche, un extraordi naire Saint-Pol - Roux ; — dans le Mercure, des invectives de Léon Bloy à l'adresse de Renan, purgatoire restant, et enfin, dans la Revue des revues, une curieuse lettre du comte Tolstoï.