Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/438

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—43o— Quand, frissonnants, ils contemplaient Les mondes tournoyer dans l'infini béant, Et, de leur trône au ciel, qu'ils voyaient Des planètes précipitées dans le néant Comme de mauvais anges chassés par Dieu, Loin de la lumière irradiante, Tandis que de grands serpents de feu, Passaient annonciateurs de désastres! Maintenant ayant fui la vue des astres Et le firmament à la tunique d'or Et l'éclatant Hèlios d'or, Ils sont tombés dans les antres où la nuit noire Etend pour jamais sur leurs ailes sa moire. Et leurs serres griffent les murs, Et leurs becs frappent le roc dur. Puis reprenant leur vol, éperdus, Vers les hauteurs natales perdues, Vers les vagabondes nues, Ils se cognent aux voûtes, ils retombent déchus. Ces orgueilleux contemplateurs de l'infini Terrassés dans le silence et l'angoisse de la nuit. Maurice Desombiaux