Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

-H- le chemin, — devant la porte j'entends la plaque de fer qui sourdement résonne, j'entends la porte de la rue qui s'ouvre et sa voix joyeuse nous crier : « Bonsoir, mes chers petits ». Vieille maison, combien m'est cher votre souvenir, maintenant que je suis loin de vous, et quelle douce émotion ces pensées font revivre en moi ; — maison qui m'avez protégé, maison qui m'avez aimé et m'avez vu grandir, je voudrais vous revoir toujours et vous garder éternellement telle que je vous ai connue. En mon cœur dormez, ô vieille maison, et que tou jours votre image bénie m'accompagne gravée en mon cœur et me rappelle le calme et le bonheur des jours passés. Olivier-Georges Destrée LES VERGERS ILLUSOIRES O l'Endormie en une terre de magie ! Tu ne Te souviendras de notre nuit silencieuse Jadis sur la terrasse ouverte au jardin cher, Ni de la lune mélodieuse Et de ses perles en jets d'eau par les brumes d'hiver. Des /leurs étranges et captieuses Et l'ardeur d'aromes mystérieux Mouraient vers la lune mélodieuse Sous la brume de la lune Vers la terrasse où nous étions penchés au jardin clair Que fleurissaient d'étranges fleurs en cet hiver. Cette nuit, de Ta chère présence abolie Le glacial terroir d'hiver vrai se dénude, Et des fleurs seules de Ta chère présence abolie L'hiver dur s'est durci d'une désuétude, Et de Ta présence abolie Tout arome en l'hiver de mes yeux se dénude. Tu T'es penchée un jour sur la fraîche terrasse Vers l'exil deviné de mon âme amoureuse,