Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/146

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n’était disposé à se laisser adresser de remontrances par personne.

— Je ne vous connais pas !… Je ne veux pas vous connaître !… Et je vous chasse du pont de ce vaisseau, dit-il d’une voix qu’on entendit tonner au large. Sortez !… sortez, vous dis-je…

Jamais gouverneur ne fut outragé en termes plus véhéments.

De l’autre côté du navire, Béniowski était reçu avec toute la pompe de l’étiquette navale. – Les officiers et les gardes-marine de service s’étaient portés au-devant de lui, la garde en armes formait la haie, le commandant de, la division le saluait en ajoutant :

— Je viens d’expulser le misérable qui vous persécute depuis si longtemps !… C’est sous ma protection, colonel, que vous allez partir. Le brig le Postillon sera sous vos ordres directs.

La moitié de la légion Béniowski fut embarquée sur le Desforges ; le général, sa famille et le reste des volontaires montaient le Postillon ; la barque de Madagascar reçut les chevaux et les bagages.

Après l’échange des plus chaudes protestations d’estime et d’amitié, Kerguelen et Béniowski se séparèrent.

X

LOUISBOURG.


Trois jours après le départ de l’Île-de-France, les rivages riants de l’île Sainte-Marie ou Nossi-Hibrahim, littéralement Île-d’Abraham, se dessinaient à l’horizon. – Béniowski n’y