— Ce vin paraît avoir fait du bien à M. le comte ; j’ai connu un hussard qui ne connaissait pas de meilleur remède…
— Mets-moi au lit d’abord, j’essaierai du traitement de ton hussard, répondit Béniowski.
Peu d’instants après, fut-ce par la vertu du traitement, fut-ce parce que la fatigue triomphait enfin des agitations et des inquiétudes, un profond sommeil s’empara de lui ; son repos ne fut plus troublé par la perte de son château de Verbowa, les souvenirs de ses beaux-frères, ni le fâcheux accueil des ministres d’Autriche.
« Wenceslas s’inclinait à son tour devant Hedwige, le manteau sanglant se transformait en robe nuptiale, des chants pieux retentissaient au loin ; l’ange de paix unissait par des liens d’amour sacré la fille des magnats au staroste farouche. . . . . . . »
— Ce vin de Tokay, corbleu ! a fait des miracles, s’écria le vicomte Richard en assistant le lendemain matin au petit lever de son ami. Mais, à propos de votre guérison, il faut que je vous consulte sur un cas très-grave : – Je suis pris à mon tour.
— Par la fièvre ?…
— Si ce n’était que cela ! le remède est dans la cave de notre hôte.
— Qu’avez-vous donc ?
— N’allez pas rire.
— Quand vous m’annoncez un cas très-grave…
— Et très-plaisant, malgré cela !
— Expliquez-vous.
— Insomnie et délire ! Je me suis épris, jusqu’au mariage inclusivement, de mademoiselle Salomée-Casimire-Isabelle Hensky, une jeune fille accomplie sous tous les rapports ! Quand elle est revenue au salon après vous avoir fait son interminable