Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/259

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s’enfuit, est poursuivi, mais s’évade ; il se réfugie à Hambourg chez Karl Marsen.

Les démarches du vicomte de Chaumont-Meillant auprès de M. de Sartines, sont, de toutes parts, entravées. Le ministre Panin les a prévues ; il demande à la cour de France comme à celle d’Autriche qu’on lui livre l’assassin de M. de Nilof ; l’ambassadeur de Joseph II seconde celui de l’impératrice de Russie.

À Hambourg même, la sécurité de Béniowski est menacée ; sa présence d’ailleurs compromet son hôte Karl Marsen, pensionné par Catherine II ; il disparaît ; mais l’Aphanasie est envoyée au Fort-Dauphin pour y porter de ses nouvelles.

Par une fatalité, la guerre maritime éclate, le navire est pris par les Anglais. – Les rois et les peuples de Madagascar se lasseront nécessairement d’attendre le grand chef, dont ils n’entendent plus parler.

Cependant Béniowski, réfugié en Norwège, où il vit sous un nom supposé, désespérant de la France, s’adresse à la Hollande.

Les marchands de la Compagnie des Indes retrouvent les anciens rapports de Scipion-Marius Barkum ; – d’ailleurs, que leur importe la civilisation de Madagascar. Au bout d’un an de sollicitations faites par Karl Marsen, Béniowski renonce à la protection de la Hollande.

Malgré ses répugnances instinctives, quoiqu’il s’appuie à Madagascar sur des officiers et des soldats qui détestent souverainement les Anglais, il va se rendre en Angleterre, lorsque M. de Sartines quitte tout à coup le ministère.

— Patience ! écrit Richard, ne précipitez rien ! Je parlerai au roi lui-même. Le maréchal de Castries, qui entre au département de la marine, m’écoutera et nous appuiera. N’allez pas vous jeter imprudemment dans les bras de l’Angleterre, qui est en guerre avec nous. Vous rendriez tout impossible.