Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/308

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outre, sa rade est d’un accès facile[1] et les moussons rendent promptes les communications avec l’île de Bourbon (la Réunion.)

Aventuriers ni colons, caboteurs, approvisionneurs, marchands ni soudards ne durent négliger un poste pareil. Et l’histoire se répétant sans cesse, surgirent dès lors assurément des occupants déterminés du genre de notre cher Vincent du Sanglier chevalier du Capricorne, dont la romanesque physionomie est, sans contredit, à sa place dans le roman le Dernier des Flibustiers.


« Au commencement du xviiie siècle, l’attention de la France fut de nouveau attirée par l’importance politique et maritime de Madagascar. L’ingénieur de Cossigny y fut envoyé, en 1733, pour explorer la baie d’Antongil. »

Maurice, d’où les Hollandais avaient été expulsés par les pirates, était devenue l’Île-de-France. En 1721, les colons de Bourbon y avaient fondé un premier établissement, qui se développa sous l’influence du génie de Mahé de La Bourdonnais en 1734. Justice, police, industrie, commerce, tout était à créer : La Bourdonnais créa et organisa tout.

On lit dans son Mémoire qu’en 1745 il envoya ses navires se ravitailler à Madagascar, où il se rendit lui-même en 1740. De son temps, la baie d’Antongil et Foule-Pointe étaient très fréquentés par les Français de Bourbon et de l’Île-de-France. D’entreprenants aventuriers continuaient d’ailleurs à faire fortune à Madagascar, en y épousant, comme le brave La Caze, des princesses de sang royal. Qui ne connaît le joli conte de Cazotte intitulé Le Roi de Foule-Pointe ?

En 1759, un sieur Laval, chef de traite à Foule-Pointe, y approvisionnait les onze vaisseaux de l’escadre du comte d’Aché ; puis, le 30 juillet 1750, l’île de Sainte-Marie (Nossi-Hibrahim) fut cédée à la France par la princesse Béti, fille et héritière de feu Tamsimalo, dernier souverain de Foule-Pointe et de toute la côte jusqu’à la baie d’Antongil.

  1. D’après le rapport d’explorateurs officiels, au moyen d’une jetée dont la construction serait peu dispendieuse, l’on y serait à l’abri de tous les vents. – V. H. D’Escamps. Hist. et Géog. de Madagascar, p. 69.