Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/317

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avait maintes fois préservés des sévices de sa mère, fut proclamé roi sous le nom de Radama II.

Sous la réserve des droits deux fois séculaires de la France, Napoléon III le reconnut, non-seulement comme roi des Hovas, mais encore comme roi de Madagascar. Et le capitaine de vaisseau Dupré, commandant la station navale des côtes orientales d’Afrique, reçut mission de représenter le gouvernement français lors de son couronnement qui eut lieu le 23 septembre 1862.

Par une lettre en date du 7 novembre 1861, Radama II avait fait part à Sa Sainteté Pie IX de son avènement au trône et de son désir de faire instruire ses sujets dans la religion chrétienne. Il avait appelé les missionnaires, il les autorisait à prêcher et à enseigner. Des écoles et des établissements de charité furent dirigés par des pères Jésuites et par les sœurs qu’ils avaient amenées de l’île de Bourbon.

Cette période durant laquelle le catholicisme concourut aux progrès de l’influence française fut malheureusement très courte. Une conspiration hideuse éclata. Le jeune Radama II périt assassiné le 12 mai 1863.

À la grande satisfaction des idolâtres et des Anglais, sa veuve fut appelée à lui succéder sous le nom de Ra-Soa-Hérina qui signifie Belle et forte. Personnellement elle était bien disposée envers les diverses missions françaises, elle se montra très tolérante, et quoique le parti hostile à la France eût repris le dessus, quoique des manœuvres eussent fait avorter les opérations de notre Compagnie de Madagascar, ce qui occasionna de fâcheux démêlés, on aurait encore pu concevoir quelques espérances, lorsqu’elle aussi mourut le 1er avril 1868, peu d’heures après s’être fait baptiser par le R. P. Jouen, supérieur de la mission catholique.

Sa cousine, la princesse Ramoma, fut proclamée reine sous le nom de Ranavalo II et, le 19 février 1869, prit pour époux son premier ministre Ra-Inilaïa-Rivoni. Ils furent baptisés et mariés par des pasteurs hovas protestants.

Sous leur règne, le protestantisme devint religion d’État. La tolérance religieuse cessa dès lors. Les héritages de plusieurs