Page:La Madelène - Le comte Gaston de Raousset-Boulbon, sa vie et ses aventures, 1859.djvu/33

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croire ; mais le vieillard trouva sans doute que cette barbe était bien longue à repousser, et qu’il n’était pas convenable qu’un homme de son sang eût pendant trois ou quatre semaines un air négligé et malpropre.

— Décidément, dit-il un soir, la barbe ne va pas à Gaston. Madame, je vous prie de lui dire de se raser de nouveau.

Cette fois, le bouillant jeune homme trouva l’exigence intolérable. Il remonta dans son appartement, boucla ses malles et repartit le soir même pour Paris.

Un an après cette aventure, M. de M***, ami de la famille, était retenu à coucher à Boulbon. La comtesse de Raousset eut l’imprudence de dire à un domestique : — Préparez pour M. de M*** la chambre de Gaston. — Madame ! s’écria le vieillard en se levant tout droit, M. Gaston n’a plus de chambre ici.

Le père et le fils ne devaient plus se revoir.