Page:La Messaline française, 1789.djvu/64

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sien, elle avait pu se prêter à être la complaisante spectatrice du plaisir de son amie avec moi.

— Crois-tu, me dit-elle, que j’étais assez sotte pour aller garder vos manteaux, et vous voyant, m’échauffer en vain l’imagination ? non, mon ami, non, j’avais aussi donné mes rendez-vous au même lieu, et je m’escrimais de mon côté avec un athlète des plus vigoureux, pendant que vous faisiez votre partie. (J’ai appris depuis que c’était un de ses laquais.) Mon amie le savait ; mais je l’avais priée de ne t’en rien dire, ne sois donc plus étonné de ma complaisance.

Enfin arriva cette époque de la révolution. Je savais qu’elle avait la plus grande part aux projets de la cabale aristocratique ; je savais qu’elle se trouvait plusieurs fois la semaine à des assemblées nocturnes ; mais j’ignorais ce qui s’y passait ; j’étais bien éloigné de penser que ces conciliabules secrets étaient tenus par des scélérats qui tramaient la ruine du peuple Français. Elle avait toujours agi avec moi avec le plus