Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/111

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me à la vérité même. Hypociate paroît aufli n’avoir pas ignoré où Tame fait fa réiidence. Cependant la plupart d^s anciens phiîofophes , ayant a leur tête les Stoïciens , &c parmi les modernes , Perrault, Siuart & Tabor , cntpenfé que l’ame fentoit dans toutes les parties du corps , parce quelles o ::i : toiices dts nerfs. Mais nous n’avons aucune preuve d’une fenfibilité auili univerfeîîement répandue. L’expérience nous a même appris que lorfque quelque partie du corps eft retranchée , i’ame a des fenfations , que cettG partie qui n’efl : plu.s , femble encore lui donner. L’ame ne fent dor.c pas-dans le lieu même ou elle croie fentir. Son erreur confifte dans la manière donc elle fent , & qui lui fait rapporter ton propre fentimtnt aux organes qui le lui occafionnent , & TavertilTent en quelque forte de l’impreflion qu’ils reçoivent eux-mêmes des caufes extérieures. Cependant nous ne pouvons pas alfurer que la fubftance de ces organes ne foit pas elle-même fufceptible de fentiment , & qu’elle n’en ait pas efîeclivement. Mais ces modifications ne pourroient être coanues qu’à cette fubfhnce même , & non au tout, c’elt-à-dire , à l’animal auquel elles ne font pas propres, & ne fervent point.

Comme les doutes qu’on peut avoir à ce fujet, ne font fondés que fur des conjeélures , nous ne nous arrêterons qu’à ce que l’expérience , qui feuiç