Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/119

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DE l’Ame. io^

tintement au f^nd de l’œil l’image de ce corps. D’où j’infère en palîant , que la vifion n’a pas foa fiege dans la chorcïJc , mais dans la rétine. En quoi confiile h peinture des objets ? Dans un retracement proportionellement diminutif des rayons lumineux qui partent de ces objets. Ce retracement forme une impreirion de la plus grande délicatefle , comm.e il ell facile d’en juger par tous les rayons de la pleine lune, qui, concentrés dans le foyer d’un miroir ard&nt & réliéchis fur le plus fenlibîe thermomètre , ne font aucunement monter la liqueur de cet inPitumcnt. Si l’on coniidere de plus qu’il y a autant de fibres dans cette expanlioii du nerf optique , que de points dans l’image de l’objet, que ces fibres fo^ ;t : infiniment tendres &. molles , & ne forment guère qu’une vraie pulpe , ou moelle nerveufe , on concevra non - feulement que chaque fibrille ne fe trouvera chargée que d’une petite portion des rayons ; mais qu’à caufe de fon extrême déiicatcfTe , elle n’en recevra qu’uii changement fimple , léger , foible , ou fort fuperficiel ; & en conféquence de cela , les efprits animaux à peine excités , reflueront avec la plus grande lenteur : à mefure qu’ils retourneront vers l’origine du nerf optique , leur mouvement fe ralentira de plus en plus , & par confequent l’imprellion de cette peinture ne pourra s’étendre , iè propager le long de la corde optique , fans G 4.