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Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/122

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io5 Traité

imprimé. Ceci amené naturellement les loix des fenfations : hs voici,

§ 1 1 1.

Loix des fenfations.

I. Loi. Plus un objet agit diftinélemcnt fur le fenjoriiim , plus l’idée qui en réi’ulte , eft nette & dixtiiicte.

II. Loi. Plus il agit vivement fur la même partie matérielle du cerveau, plus l’idée eft claire. III. Loi. La même clarté réililte de l’imprefllon des objets fouvent renouvellée. IV. Loi, Plus l’adion de l’objet eft vive ; plus elle efï différente de toute autre . ou extraordinaire, plus l’idée eft vive & frappante. On ne peut fouvent la chaiFer par d’autres idées, comme Spinofa dit lavoir éprouvé, lorfqu’il vit un de cç.s grands hommes du Brélil. C’eft. ainft qu’un blanc & un noir, qui le voient pour la première fois, ne s’oublieront jamais , parce que l’ame regarde longtemps un objet extraordinaire , y penfe & sqi occupe fans ci^^t. L’efprit & les yeux pafTent légèrement fur les chofes qui fe préfentent tous les jours. Une plante nouvelle ne frappe que le botaiiifce. On voit par-là qu’il eft dangereux de damier