Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/123

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DE l’Ame. 107

aux enfans àes idées effrayantes, telle que la peun du diable , du loup , &C.

Ce n’efi : qu’en refiéchiiTant fur les notions fim^ pies , qu’on faifit les idées compliquées : il fduc que qs premières foiént toutes repréientées clai’rement à l’ame, & qu’elle les conçoive didirclement l’une après l’autre ; c’eft-à-dire , qu’il fuit choilir un’fcul fujet fimple, qui agiffe tout entier fur le fenforium , & ne foit troublé par aucun autre objet ; à l’exemple des géomètres, qui par habitude ont le talent que la maladie donne aux mélancoliques, de ne pas perdre de vue leur objet. C’eft la première conclufion qu’on doit tirer de notre première loi ; la féconde eil , qu’il vaut mieux méditer , que d’étudier tout haut comme les enfaas & les écoliers : car on ne retient que des fons , qu’un nouveau torrent d’idées emporte continuellement. Au rcfle , fuivant la troifieme loi, des traces plus fouvent marquées font plus difficiles à effacer , & ceux qui ne font point en état de méditer , ne peuvent guère apprendre que par le mauvais ufige dent j’ai parlé. Enfin, comme il faut qu’un objet, qu’on veut voir clairement au m.icrofccpe , foit bien éclairé, tandis que toutes les parties voiiines font dans l’obfcurité ; de même pour entendre diliinélement yn bruit qui d’abord paroiffoit ccnfns, il fufîic