Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/124

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log Traité.

d’écouter attentivement : le fon trouvant une oreillç bien préparée , harmoniquenient tendue , frappe le cerveau plus vivement. C’cfc p»ar les mêmes moyens qu’un raiTonnement qui paroiiToit fort obfcur , efl enfin trouvé clair ; cela s’enfuit de la il. Loi.

§. I V.

Que les fenfat’ions ne font pas connaître la nature des corps , ^ quelles changent avec les organes.

Quelque lumineufes que foient nos fenfations , elles ne nous éclairent jamais fur la nature de l’objet adif, ni fur celle de l’organe paiiif. La figure, le mouvement , la mafTe , la dureté , font bien àcs attributs àts corps fur lesquels aos ït’àS ont quelque prife. Mais combien d autres propriétés qui rélident dans les derniers élémens des corps , & qui ne font pas faifies par nos organes, avec lefquels elles n’ont du rapport que d’une façon confufe qui les exprime mal , ou point du tout ? Les couleurs , la chaleur, la douleur, le goût, le taél , &c. varient à tel point, que le même corps paroît tantôt chaud , & tantôt froid à la même perfonfie ; donc l’organe feniitif par conféquent ne retrace point à l’ame le véritable état des corps. Les couleurs ne changent-elles pas aujli , félon les modifications de