Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/131

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DE l’Ame. ii^

bu finit la dernière artériole de la fubflancc corticale du cerveau ; cette origine eft donc , où commence viliblement le filament médullaire , qui part de ce fin tuyau qu’on en voit naître & fortir fans microcofpe. Tel eft re’eikment le lieu d’où la plupart âos nerfs femblent tirer leur origine , où iîs fe réunifient , & où l’être fenfitif paroit réfugié. Les fenfations & les mouvemens animaux peuvent-ils être raifonnablement placés dans l’artère ? Ce tuyau eft privé de fentimenc par lui-même , & il n’eft changé par aucun eftbrt de la volonté. Les fenfations ne font point aulli dans le nerf au-deflbus de fâ continuité avec la moelle : les plaies & autres obfervations nons le perfuadent. Les mouvemens à leur tour n’ont point leur fiege au-deffous de la continuité du nerf avec l’artère, puifque tout nerf fe meut au gré de la volo4ité. Voilà donc le Jenforium bien établi dans la moelle, & cela jufqu’a l’origine même artérielle de cette fubftance médullaire. D’où il fuit encore une fois que le fiege de l’ame a plus d’étendue qu’on ne s’imagine ; encore its limites feroient-elles peut-être trop bornées dans un homme, furtout très-favant , fans l’immenfe petitefle ou exilité des idées dont nous avons parlé. Rz