Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il 6 Traité

§. VIII.

Dt T étendue de Vame.

Si îe fiege de rame a une certaine étendue , fî elle fent en divers lieux du cerveau, ou, ce qui revient au même , fi elle y a véritablement différents fieges , il faut néccflairement qu’elle ne foit pas elle-même ir.étendue , comme le prétend Defcai tes ; car dans fon fyli^me , l’ame ne pourroit agir fur le corps , & il feroit suffi inipoffible d’expliquer l’union & l’adion réciproque à^s deux fubftances, que cela eft facile à ceux qui penfent qu’il nefl : pas poîTible de concevoir aucun être fuiî étendue. En effet , le corps & l’ame font deux natures entièrement oppofees , félon Defcartes ; le corps n’eft capable que de mouvement , l’ame que de connoiffance ; ’ donc il eft impoifible que l’ame agifle fur le corps , ni le corps fur l’ame. Que ’le corps fe meuve , l’ame , qui n’efl point fu jette aux racuvemens, n’en relTcntira aucune atteinte. Que l’ame penfe , le corps n’en reffentira rien , puifqu il n’obéit qu’au mouvement.

N’efl-ce pas dire avec Lucrèce , que l’ame n’ctanc pas matérielle, ne peut agir fur le corps, ou qu’elle l’efl effedivement , puifqu’ellc le touche & le remue