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Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/138

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122 Traité ^

forger un être idéal ? Si je confonds l’ame avec Ie«  organes corporels , c’ell : donc que tous les phénomènes m’y déterminent , & que d’ailleurs dieu n’a donné à mon ame aucune idJe d’elle-même , mais feulement affjz de difccrnement & de bonne foi pour fe re.onnoître dans quelque miroir que ce f it , & ne pas rougir d’être née dans la fange. Si elle eil vertueufe & ornée de mille belles con-. noiflances , elle efl aifez noble , affez recoaiir.andablc.

Nous remettons à expofer les phénomènes dont je viens de parler, lorfque nous ferons v :ir le peu d’empire de l’ame fur le corps, & combien la volonté lui eft affervie. Mais l’ordre ôts matières que je traite , exige que la mémoire fuccede aux fenfations, qui m’ont mené beaucoup plus loin que je ne penfpis. ^

§, X,

De la mémoire.

Tout jugement eft la comparaifon de deux idées que l’ame fait diftinguer l’une de l’autre. Mais comme dans le même inftant elle ne peut contempler qu’une feule idée ; je n’ai point de mémoire, lorfque je vais comparer la féconde idée, je ne retrouve plus la première. Ainfi , ( c’ell une réparatipa