Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/140

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124- Traité

& que lame ne peut faire la découverte d’une trace, ou d’une idée , fans rappeler les autres qui avoient coutume d’aller enfcmble. Cela ell : très-vrai de cç qu’on a appris dans la jeuneffe. Si l’on ne fe fcu^ vient pas d’abord de ce qu’on cherche, un vers, un feu ! mot le fait retrouver. Ce phénomène dé" montre que les idées ont des territoires f^iarés, mais avec quelque ordre. Car pour qu’un nouveau mouvement, par exemple , le commenceraerit d’un vers , un {on qui frappe les oreilles, communique fur-le-champ fon imprelîion à la partie du cerveau, qui eft analogue à celle où fe trouve le premier vefrige de ce qu’on cherche , c’cfl-à-dire , cette autre partie de la moelle où eft cachée la mémoire , ou la trace des vers fuivants , & y reprélente à l’ame la fuite de la première idée , ou des premiers mots, il eft néceftaire que de nouvelles idées foient portées par une loi conftante au même lieu , dans lequel avoient été autrefois gravées d’autres idées de même nature que celles-là. En effet ,fi celafe faifoit autrement, l’arbre au pied duquel on a été volé, ne douneroit pas plus lu rement l’idée d’un voleur, que quelqu’a .tre objet. Ce qui confirme la même vérité , c’eft que certaines affedions du cerveau détruiient tel ou tel fens , fans toucher aux autres. Le chirurgien que j’ai cité , a vu un homme qui perdit le tad d’un coup à la tête. H’ddanus parle d’un homme qu’une conimocion dç cerveau rendit