Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/151

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excepté cts idées- là, toutes les autres tiennent à l’amour , ou à la haine , & dans l’homme tout refpire la pafTion. Chaque âge a les (iennes. On fouhaite naturellement ce qui convient à l’état aduel du corps. La jeunefTe forte & vigoureufe aime la guerre , les plaiiirs de l’amour , & tous les genres de volupté ; l’impotente vieiîlelTe , au lieu d’être belliqueufe , eft timide ; avare , au lieu d’aimer la dépenlé ; la hardieffe eft témérité à ics yeux, & la jouiflance eft un crime, parce qu’elle n’eft plus faite ponr elle. On obferve les mêmes appétits & la même conduite dans les brutes , qui font comme nous, gais, folâtres, amoureux dans le jeune âge , & s’engourdiflent enfuite peu-à-peu pour tous les plaifirs, A l’occaiion de cet état de l’ame qui fait aimer ou haïr, il fe fait dans le.corp^ des mouvemens mufculaires , par le moyen defqueîs nous pouvonsnous unir , ou de corps , ou de penféc , à l’objet de notre plaifir , & écarter celui dont la préfence nous révolte.

Parmi les affeclions de l’ame, les unes fe font avec confcience , ou fentiment intérieur ; & : les autres fans ce fentiment. Les affeélions du premier genre appartiennent à cette loi , par laquelle le corps obéit à la volonté ; il n’importe de chercher comment cela s’opère. Pour expliquer ces fuitesr, on effets des pallions , il fuffit d’avoir recours à quelque accélération ou. retardement dans le moa-II