Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/152

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1^6 Traité

vcment du fuc nerveux , qui paroît fe faire dans îe principe du nerf. Celles du fécond genre font plus cachées ; & les mouvemens qu’elles excitent n’ont pas encore e’té bien expofés. Dans une très’-vive joie , il "fe fait une grande dilatation du cœur : le pouls s e’ieve , le cœur palpite , jufqu a taire entendre quelquefois fes palpitations , & il fe fait auili quelquefois une fi grande tranfpiration , qu’il s’enfuit fouvent la défaillance , & même la mort fubitc. Lacoîcre augmente tous les mouvemcns, & conféquemment la circulation du fang ; ce qui fait que le corps devient chaud , rouge , tremblant , tout-àcoup prêt à dépofer quelques fécrctions qui l’irritent, & fujet aux hélTiorragies. Delà ces fréquentes apoplexies , cgs diarrhées , ces cicatrices rouvertes, ces inflammations , ces icleres , cette augmentation de tranfpiration. La terreur , cette paflion , qui , en ébranlant toute la machine, la met , pour ainfi-dire, en garde pour fa propre défenfe, fait a-peu- près les mémçs effets que la colère ; elle ouvre les artères, guérit quelquefois fubitement les paralyfies , la létargie , la goutte , arrache un malade aux portes de la mort, produit l’apoplexie , fait mourir de mort fubite , & caufe enfin les plus terribles ei^ets. Une crainte médiocre diminue tous les mouvemens , produit le froid, arrête la tranfpiration , difi^ofe le corps à recevoir les miafmes cantagieux , produit la pâleur ^ l’horreur.