Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

146 Traité

pour fauter ; comme les fléchifTeurs doivent être relâchés, les extenfeurs contracles , tantôt lentement, tantôt vite ; comment tel, poids & non tel autre peut s’élever ? Qui connoît tout ce qu’il faut pour courir , franchir de grands efpaces avec un corps d’une pefanteur énorme, peur planer dans les airs, pour s’y élever à perte de vue & traverfer une immennté de pays ? Les mulcles auroient-ils donc befoin du confeil d’un être qui n’en fait feulement pas le nom ; qui n’en connoît ni les attaques, ni les ufages , pour fe préparer à tranfporter fans rifque & faire fauter toute la machine à laquelle ils font attachés ? L’ame n’cxl point affcz parfaite pour cela dans l’homme , comme dans l’oinimal ; il faudroit qu elle eût ir.fiife , cette fcicnce infinie géométrique , fuppofec par 6>(3. ;//z, tandis qu’elle ne connoît pas les mufcles^ qui lui obéiffent. Tout vient donc de la feule force de l’infrincl, & : la monarchie de l’ame n’ell qu’une chimère. Il efi : mille mouvemens dans le corps, dont l’ame n’eil pas même la caufe conditionnelle. La même caufe qui fait fuir ou approcher un corbeau à la préfence de certains objets-, ou lorfqu’il entend quelque bruit , veille aulFi fans celTc, à fon infçu, à la confervation de fon être. Mais ce même corbeau , ces oifeaux de la grande cipecc qui parcourent les airs, ont le fentimcnt pi’opre à leur indinél. Concluons donc que chaque animal a l’on itn-