Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/171

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D E L ’ A M E. I t $

les difficultés , comme le remarque M. de Fon^ tenelle (i). Mais fans une connoilTance parfaite des parties qui compolcnt les corps animés , & à^s loix mécaniques auxquelles ces parties obéiflcnt , pour faire leurs mouvemcns divers, le moyen de débiter fur le corps & l’ame , autre chofe que de vains paradoxes ou des fyftêmes frivoles, fruits d’une imagination déréglée , ou d’une faftueufe préfomption ! C’efl cependant du fein de cette ignorance qu’on voit fortir tous c^s petits philofophes , grands condruflieurs d’hypothefes , ingénieux créateurs de fonges bizarres & finguliers , qui fans théorie , comme fans expérience, croient feuls pofTéder la vraie philofophie du corps humain. La nature fe m.ontreroit à leurs regards , qu’ils la méconnoîtroient , li elle n’étoit pas conforme à la manière dont ils ont cru la concevoir. Flatteufe & complaifante imagination , n’eft-ce donc point aflez pour vous de ne chercher qu’à plaire , & d’être le plus parfait modèle de coquetterie ? Faut-il que vous ayez une tendrefle vraiment maternelle pour vos enfans les plus contrefaits & les plus infcnfés , & que contente de votre feule fécondité, vos produclions ne paroiiTent ridicules ou extravagantes , qu’aux yeux d’autrui ? Oui , il efl julle que (î) Digrefîions fur les anciens ti hs modernes.