Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

i-^^ Traité

l’amour-proprequi fait les auteurs, & fur - tout les mauvais auteurs , les paye en fecret des louanges que le public leur refufe , puifque cette efpece de dédommagement qui foutient leur courage» peut les rendre meilleurs , & même excellents dans la fuite.

§11.

/ De la volonté,

Lesfenfations qui nous affeftcnt , dc’cident l’ame à .vouloir , ou à ne pas vouloir, à aimer , ou à haïr c^s fenfations , félon le plaifir, ou la peine qu’elles nous caufeni ; cet état de lame ainfi décidé par its fenfations , s’appelle volonté. Mais il faut qu’on diflingue ici la volonté de la liberté. Car on peut être agréablement, & : en conféquence volontairement afFedé par une fenfation > fans être maître de la rejetter , ou de la recevoir. Tel eft l’état agréable & volontaire , où fe trou^ vent tous les animaux , & fhomme même , lorfqu’ils fatisfont quelques-uns de cç.s befoins preffans , qui empêchoient Alexandre de croire qu’il fut un dieu , comme difbient fes flatteurs , puifqu’iî avoit befoin de garderobe & de concubine. Mais confidérons un homme qui veut veiller , & à qui on donne de l’opiurn ; il eft invité au fom-